La cohabitation recherche, ONG et média: Quels obstacles et quelles solutions? Réflexion menée dans le miroir de l’étude sur la déperdition scolaire dans le secteur de Ganaketi , dans le Kwango .

Référence bibliographique:

MUSIKI KUPENZA Joseph «La cohabitation recherche, ONG et média: Quels obstacles et quelles solutions? Réflexion menée dans le miroir de l’étude sur la déperdition scolaire dans le secteur de Ganaketi , dans le Kwango», Le Carrefour Congolais, 1,  2019, p.77-90

 

Introduction

Dans cette contribution, nous aimerions amorcer une réflexion sur les facteurs qui pourraient handicaper la coopération entre les mondes de la recherche académique, des Organisations non gouvernementales et des médias. Cette réflexion a comme cadre le secteur de Ganaketi dans la province du Kwango, territoire de Féshi en RD Congo. Dans ce secteur, nous avons repéré quelques goulots d’étranglement qui peuvent être à la base de ce handicap. De cette étude, nous avons aussi montré comment la divergence d’opinions entre les donateurs des aides au développement, les promoteurs des projets, les ONG, les chercheurs et la population peut entrainer l’échec des projets de développement durable s’il n’y a pas de canaux de sensibilisation adéquats.

Dans cette réflexion, nous allons montrer qu’à l’absence des canaux de diffusion modernes (radio, télévision, presse écrite), il y a moyen de divulguer les résultats de recherche par le truchement des canaux locaux de diffusion (école, église, centre de santé, partis politiques et la presse des chefs traditionnels). En outre, pour atteindre un large public dans la vulgarisation des résultats de la recherche, il est important d’utiliser les langues nationales car bon nombre des personnes en milieu rural ne maîtrisent pas le français, langue dans laquelle les résultats de recherche sont publiés. Pour pérenniser la recherche et les projets de développement, il sied que l’Etat congolais revoie à la hausse le budget alloué à la recherche, à l’enseignement supérieur et au développement rural. Une recherche qui n’est pas publiée n’est pas finie dit-on et si ces résultats ne sont pas vulgarisés par le média pour atteindre un grand public, il n’est publié que pour les chercheurs eux-mêmes. Comme le dit Bernard LECONTE (1986 : 9), beaucoup d’études d’évaluation des opérations d’aide au développement menées ces dernières années par une large variété d’agences ont montré que les résultats atteints sont nettement moins satisfaisants que les objectifs poursuivis.