La dot à Kinshasa

Référence bibliographique:

M'THATU LUKILANGANGA Chris, «La dot à Kinshasa», Le Carrefour Congolais, 2,  2019, p.108-122

 

Introduction

Depuis des millénaires, la société a institué le mariage entre l’homme et la femme pour procréer et perpétuer la race humaine. Comme remarqué par BOLS dans son ouvrage l’Initiation à la sociologie africaine (1967), le mariage dans des différentes sociétés africaines est avant tout une affaire du clan, soit une union entre deux familles au moins ; le mariage demeure pour la grande majorité de nos sociétés congolaises, tout d’abord, un contrat social entre plusieurs familles et ensuite seulement, un consentement mutuel des conjoints ». C’est pour cette bonne raison que, l’homme qui choisit sa femme pour se marier est contraint de verser un certain nombre des biens matériels et une somme d’argent à sa belle-famille pour cohabiter sous un même toit conjugal, c’est la dot. Celle-ci apparait une imposition, mieux encore, une obligation pour tout mariage qui se veut sérieux et respectueux des us et coutumes dans la communauté congolaise qui est fondée sur la tradition. 

Par contre, le code de la famille de 2013, livre 3, article 330 donne une définition juridique au mariage en stipulant que : « Le mariage est l’acte civil, public et solennel par lequel un homme et une femme qui ne sont pas engagés ni l’un ni l’autre, dans les liens d’un précédent mariage enregistré, établissant entre eux, une union légale et durable dont les conditions de formation, les effets et la dissolution sont déterminés par la présente loi.»

Ce qui justifie le choix de ce sujet, c’est le désintéressement constaté dans la plupart des jeunes gens qui perçoivent le mariage autrement qu’il y a beaucoup d’années ; aussi et surtout qu’ils n’accordent pas même valeur à la dot si bien que beaucoup d’entre eux ne se marient pas officiellement et préfèrent prendre leurs femmes gratuitement sans verser la dot comme l’exige la loi et la coutume. Ainsi, la question fondamentale de cette recherche est de savoir pourquoi la dot doit aujourd’hui avoir une telle connotation par rapport aux années antérieures ?