Développement endogène et savoirs locaux: la transformation de la production des chenilles à Kasongo-Lunda

Référence bibliographique:

MANZUSI KETO Aristide, «Développement endogène et savoirs locaux: la transformation de la production des chenilles à Kasongo-Lunda», Le Carrefour Congolais, 2,  2019, p.57-67

 

Introduction

Dans les innombrables discours nationaux et internationaux, le terme du développement du peuple par l’éradication de la faim, de la pauvreté comme réponse à leurs besoins primaires sont à la une.

Cette intention n’est pas nouvelle. En République démocratique du Congo par exemple, dans des différentes périodes de la vie de la population et surtout après l’indépendance du pays en 1960, des stratégies et programmes de développement ont été élaborés pour le développement des Congolais, suivant un modèle considéré comme universel, d’un développement durable, soutenable. Et aussi, depuis 1908, lorsque la Belgique devint le colonisateur du territoire qui était jusque-là la propriété privée de son souverain, s’engagea d'une manière systématique ce développement des autochtones au modèle du bien être suivant la métropole. L’objectif des développeurs était de conduire l’individu du sud vers les représentations occidentales du développement sur tous les plans de la vie sociale. Le Congolais devait changer ses habitudes, l’introduction des biens de consommation aussi dans le domaine alimentaire. Il s’agissait de la négation, voir du mépris des produits locaux par la superposition des habitudes alimentaires de la métropole sur le local.

Dans l’objectif de transformer ces modes de vie, des multiples approches de développement furent élaborées. Ils étaient en total dis-connexion avec ce que les gens connaissaient. Et pourtant, le développement est un processus qui part de la base, des savoirs du peuple afin de les améliorer, les concilier avec l’écologie, l’intégrer dans le social et l’adapter aux technologies.

La cécité des développeurs se remarque par le fait qu’il existe dans la société congolaises des instituions formelles, comme les écoles, qui ont pour objectif de former les jeunes générations aux savoirs de leurs parents.

La présente réflexion a pour but de montrer comment les Yaka de Kasongo-Lunda, au sud de la province du Kwango, confrontée conflits dus à la précarité des chenilles, Mikwati en kiyaka, transforme leur mode d’approvisionnement de cet aliment riche en protéine par le passage de la cueillette à la culture.