Plaidoyer pour un dialogue constructif entre deux mondes : organisations non gouvernementales internationales et Université. Points de vue d’un anthropologue

Référence bibliographique:

KAYEMBE KATAYI Delphin «Plaidoyer pour un dialogue constructif entre deux mondes : organisations non gouvernementales internationales et Université. Points de vue d’un anthropologue», Le Carrefour Congolais, 1,  2019, p.29-47

 

Introduction

La particularité des sciences sociales en général, et de l’anthropologie en particulier, c’est d’investir l’intelligence de modes de vie et de penser des membres d’une communauté qui se déploient à travers les pratiques sociales, ne serait-ce que pour une partie du corps social considéré. Elle constitue alors une inquiétude suffisante qui détermine la décision de mener une recherche. A l’instar de Durkheim face au suicide qui varie en fonction de l’intégration de l’individu dans la vie sociale, de la religion, des saisons (Durkheim 1897) et à tous les autres anthropologues de la première heure, à documenter des témoignages en provenance des régions du monde non encore couvertes par les lieutenants des écoles anthropologiques.

Le but déclaré fut celui d’enregistrer des témoignages matériels sur des peuples menacés d’extinction par la civilisation occidentale au nom d’une rédemption ou de la mission civilisatrice de domine pour servir (Mabika Kalanda, 1966 : 32). D’où la prolifération des Musées des curiosités à partir de leurs inventions en Suède, il y a 100 ans (Jeanne Cannizzo, 2005 : 577-578) et d’intenses activités qui ont contribué à freiner cette destruction, qui appauvrirait à coup sûr la richesse de la diversité culturelle de l’humanité. Le cas de Lewis Morgan chez les Iroquois est emblématique à ce sujet qui, en dehors de sa théorisation sur le communisme primitif, se proposa de faire leur avocat devant les instances fédérales étatsuniennes.

En dépit de leurs interventions fulgurantes, elles demeurent encore peu audibles dans le chef des spécialistes en sciences sociales. Ceux-ci ne semblent s’émouvoir et n’insistent pas assez en direction des générations dans leurs auditoires par rapport à leur fonctionnement et surtout des possibilités d’y faire une possible carrière dans le but de participer à l’amélioration des conditions de vie des populations défavorisées.

Cependant pour la plupart des travaux des anthropologues congolais se conforment à la première préoccupation, mais n’arrivent pas encore de s’acquitter du second type pour des raisons qui ne peuvent être évoquées ici. Même alors, on n’enregistre qu’un engouement timide vis-à-vis de ce phénomène qui désormais est partie intégrante du quotidien des Congolais dans presque tous les secteurs vitaux : santé, l’habitat, la transparence dans le secteur minier, etc.

De quelle utilité sera-ce l’accumulation des théories académiques, si elles ne peuvent guère pousser à l’action face aux défis existentiels récurrents ? La réponse à cette question rejoint l’idée de la présente investigation, car elle constitue un vibrant appel en amont, c’est-à-dire au dialogue entre ces deux acteurs. Bien plus, nous questionnons le mutisme qui s’est installé au sein des institutions universitaires qui dispensent les enseignements en anthropologie.

Plaidoyer pour un dialogue constructif entre deux mondes : organisations non gouvernementales internationales et Université. Points de vue d’un anthropologue

par KAYEMBE KATAYI Delphin 

Référence bibliographique:
KAYEMBE KATAYI Delphin «Plaidoyer pour un dialogue constructif entre deux mondes : organisations non gouvernementales internationales et Université. Points de vue d’un anthropologue», Le Carrefour Congolais, 1,  2019, p.33-53